Pukie or Not Pukie, that is the question !

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Le CrossFit est un sport que l’on connait de plus en plus comme dur, difficile. Certains vont même jusqu’à le définir comme le sport du vomito, de l’extrême difficulté. Pukie en est même devenu la mascotte.

Vous ne connaissez pas Pukie ?

Alala, erreur majeure^^. Pukie est un clown pas très marrant qui est devenu une mascotte dans le monde du CrossFit. Un peu trop même au point d’en perdre la philosophie initiale de son apparition. D’ailleurs, certains gratte-papiers ignorants et incompétents s’appuient sur ce clown pour présenter le CrossFit comme une abomination.

Non, non, je ne mettrai pas de lien vers ces articles, pas question de leur apporter du buzz.

Au contraire, l’éducation est la solution à cette désinformation en règle. Alors on y va, embarquement immédiat.

Qui est Pukie ?

Pukie est un clown que l’on voit vomir dans toutes les positions, dans toutes les situations. Il est devenu le symbole d’un WoD bien intense chez certains pratiquants et un rituel de passage pour certains néophytes du CrossFit.

Pourtant, avant cette dérive, Pukie avait une tâche, un objectif très important pour le CrossFiteur : montrer ce qui arrive quand on gère MAL son intensité. Et oui, Pukie n’est pas synonyme de bonne séance d’entraînement, de progression, mais au contraire d’une séance mal gérée, mal scalée. Soit le coach s’est planté, soit l’athlète ne sait pas gérer son effort. Dans les 2 cas, votre WoD fut inutile et ne vous permettra pas de plus progresser que votre collègue qui lui n’a pas vomi !

Nous reviendrons plus loin sur le pourquoi.

Et son cousin le Clown Rhabdo.

Un autre clown est venu semer le trouble dans le milieu du CrossFit, le cousin du bon vieux Pukie : le clown Rhabdo.

Lui, c’est un méchant, la transformation de pukie lorsque l’on va encore plus loin dans l’effort et de manière trop brutale. Rhabdo est là pour montrer ce qui se passe quand vous gérez mal votre intensité durant la séance, comme pukie, mais aussi et surtout lorsque vous en faites 100x trop et que vous brûlez les étapes de progression, que vous allez trop vite en vous croyant plus beau que vous ne l’êtes en réalité. Un peu comme Icare qui se brûle les ailes en montant trop haut dans le ciel, sans tenir compte de la qualité de la cire qui maintient ses ailes.

Rhabdo le clown symbolise non plus le vomito durant le WoD lorsque vous y allez trop fort (sans trop d’effets secondaires qu’une grosse fatigue  la plupart du temps), mais il symbolise un trouble très important dans votre corps, qui peut aller jusque la mort dans les cas les plus sévères, la Rhabdomyolyse.

La rhabdomyolyse est très grossièrement la destruction de la structure des fibres musculaires libérant ainsi le contenu de celles-ci dans la circulation sanguine (un peu comme les courbatures, puissance 100’000). Ceci engendre de gros dégâts pouvant atteindre les reins, le fonctionnement du cœur… et comme noté plus haut jusqu’au décès du malade.

CrossFit dans tout ça ?

CrossFit, à l’inverse d’autres sports, montre, informe, prévient les risques avec toujours la recherche du triptyque Santé-performance-sécurité. Ainsi, afin de marquer les esprits, Pukie puis Rhabdo les clowns sont nés pour identifier des risques réels pour la santé, des comportements contre-productifs au sein des WoDs et des programmations.

Que certains extrémistes s’accaparent les logos pour en faire une politique du « toujours plus », c’est leur problème. Mais sachez que le rôle de ces icônes clownesques n’ont rien à voir avec des objectifs : au contraire, ils sont sensés vous faire peur et vous faire réfléchir à mieux vous entraîner pour progresser dans la sécurité et la santé.

Maintenant, voyons ce que cela donne pour vos entraînements, vos programmations de WoDs.

Pourquoi est-ce que l’on vomit à l’entraînement ?

Quand vous avez une activité sportive, vos muscles ont besoin de sang, de beaucoup de sang, pour apporter l’oxygène, les nutriments qui serviront à produire l’énergie. Mais aussi pour évacuer le résultat de cette production d’énergie.

Pour cela, le corps va réduire la ponction au niveau du système gastrique (on parle d’ischémie gastrique) afin de « dériver » la circulation vers les zones prioritaires.

Lorsque vous augmentez la demande musculaire et que vous dépassez vos possibilités, vous arrivez à un niveau important de déshydratation de cette muqueuse gastrique. Vous avez la nausée.

Prolongez l’effort aux mêmes intensités et la nausée se transforme en vomissement (vidange gastrique), voir en vidange du tractus intestinal (diarrhées).

La température extérieure et le manque d’hydratation avancent le moment où survient ce problème.

Un bon vomito, me direz-vous, cela n’a jamais tué personne. C’est vrai. Mais il ne faut pas oublier que le vomito n’est que la conséquence d’un gros impact négatif sur la barrière intestinale. Répétez ce problème et vous endommagez cette barrière (perméabilité des intestins avec les problèmes d’infections, gastriques, auto-immune que cela peut produire).

Comment cela se produit ? En fait, il y a très peu de littérature sur cet aspect et tout est encore à préciser. Mais une des pistes les plus séduisantes est que le cerveau détecte une accumulation de toxines (ammoniac, CO2, H+, etc.) et réagit en évacuant tout ce qu’il peut pour se préserver (c’est très simplifié bien sûr).

Et alors, quel rapport avec Pukie et le CrossFit ?

Heu, vous n’avez pas encore compris ????? Mamamia !!!!!!!

CrossFit HQ a pour objectif premier la QUALITE. Pukie est là non pour vous motiver à le suivre, mais au contraire pour vous montrer l’état déplorable où vous serez si vous faites n’importe quoi, n’importe comment.

CrossFitHQ voudrait que chaque athlète progresse en respectant prioritairement la qualité (la technique). Lorsqu’elle est au top, vous augmentez l’intensité (dans le respect de la qualité). Mais pas n’importe comment, là encore en respectant un règle importante, votre niveau. Ne cherchez pas à vous faire vomir pour atteindre le même temps que votre ami ou que Frooning sur un Fran. Cela ne vous apportera rien de bon.

Au contraire, cherchez à progresser par rapport à VOS temps précédents, en sachant écouter votre corps (santé, sécurité). Dès que la nausée arrive, vous réduisez légèrement l’intensité. Ne vous arrêtez pas, ce n’est pas ce qui est demandé, mais réduisez l’intensité en réduisant légèrement la vitesse d’un mouvement, en n’enchaînant pas les mouvements en permanence (cela peut aussi vous permettre de vous replacer sous la barre ou les anneaux pour être mieux au niveau technique). Si cela ne suffit pas, vous vous êtes crus plus fort que vous ne l’êtes, réduisez alors la charge.

C’est pour cela que l’intensité est haute en entraînement CrossFit, mais toujours relative à VOUS et non absolue. Pukie est là pour avertir des risques de surmenage, de mauvaise gestion de l’effort et non pour inciter à dépasser ses propres capacités.

C’est aussi pour cela qu’en scalant les exercices, CrossFit s’adresse à tous, car on n’est pas là pour se comparer aux champions, mais par rapport à nous-même.

Et le Clown Rhabdo alors ?

Là encore, le principe est le même. Lorsque vous allez trop rapidement dans vos entraînements (notamment l’intensité) sans prendre en compte la progressivité, la manière dont votre organisme s’adapte à vos efforts, il peut arriver un stade où un muscle ou plusieurs lâchent l’affaire.

Mais attention, pas simplement sur une déchirure, une tendinite, une contracture… se serait trop simple.

En effet, sur les efforts très très longs (type triathlon, courses ultras), où les efforts pliométriques sont répétés des millions de fois ou à des intensités dépassant les capacités de l’athlète, il peut arriver que le système musculaire s’écroule. Cela implique une destruction des protéines supportant l’architecture des fibres musculaires.

La conséquence est que le contenu de ces fibres peut se déverser dans le système sanguin. Sans rentrer dans les détails, les reins sont alors attaqués (et potentiellement détruits) et dans les cas les plus graves, un trop plein de potassium (issu des cellules musculaires) produisent un arrêt cardiaque.

Le phénomène est suffisamment grave pour savoir qu’il existe. Mais n’oublions pas une chose : dépasser ses capacités physiques implique 2 choses. La première est que vous vous dopés pour cela (dans ce cas, c’est votre problème, vous assumez), soit vous avez un souci d’alarme au sein de votre organisme (adaptation pour le très haut niveau en extrême endurance, défauts physiologiques de l’organisme, etc.).

De ce fait, il y a très peu de chance que l’un de vous puisse connaître un jour dans votre vie une personne atteinte d’une Rhabdomyolyse.

Néanmoins, il existe une solution pour réduire les risques (en dehors de la non utilisation du dopage, des alcools et drogues qui peuvent bloquer les alarmes de l’organisme). Elle est très simple et logique et c’est ce que propose CrossFitHQ… Progressivité.

Et oui, je le rabâche en permanence, mais la progressivité permet de ne jamais dépasser ses limites de manière brutale et donc d’être en capacité d’écouter les signaux d’alarme de son organisme. Cela n’implique pas de ne pas progresser. Cela implique de progresser dans la logique, sans se prendre pour un champion du jour au lendemain. De ne pas faire croire à ses athlètes qu’ils sont plus beaux qu’ils ne le sont en réalité.

Et le Clown Rhabdo alors ? Comme pour Pukie, il n’est pas là pour se mettre en avant et inciter à atteindre cet état. Au contraire, il est là pour personnifier un risque qu’il faut prendre en compte.

Et pour les prendre en compte, il faut de la progressivité dans l’intensité de vos entraînements. Cette progressivité doit être personnalisée (programmation) et quotidienne (écoute des signaux de son corps).

Bref, moi je trouve cela pas mal comme mise en avant des risques pour ne pas les oublier ! Et vous ?

L’entraînement au seuil d’intensité

Et oui, faut bien un peu de prise de tête !

La gestion de cette intensité tout en recherchant à progresser, à dépasser ces limites a un nom en CrossFit : l’entraînement au seuil.

L’idée est très simple à comprendre et elle est pratiquée dans tous les sports sans en porter le nom, pourtant…

Lorsque vous vous entraînez, vous commencez par apprendre un geste. Jusque-là nous sommes d’accord ?

Vous l’apprenez lentement, parfois partiellement puis complètement. Puis, lorsqu’il est parfait, vous ajoutez de la charge. Si vous en ajoutez trop, votre geste se dégrade. Vous baissez donc la charge pour trouver le compromis qui permet la plus haute charge que vous pouvez utiliser en gardant la technique parfaite.

Sommes-nous toujours d’accord ?

Eh bien voilà, ce n’est pas compliqué, vous vous entraînez CrossFit, vous vous entraînez au seuil. Alors, toujours à trouver le CrossFit dangereux ? Ou simplement certains pratiquants qui ne savent pas s’entraîner CrossFit ?

Et la vitesse ? C’est pareil. Vous êtes capable de produire un mouvement techniquement parfait à une vitesse et une charge donnée. Pour ajouter de l’intensité, vous allez accélérer ce geste (sans perdre d’amplitude). Si le geste se dégrade, vous réduisez la vitesse pour trouver le même équilibre entre une technique parfaite et une vitesse maximale pour une charge donnée.

On est toujours d’accord ? Et donc ya plus de questions sur la dangerosité du CrossFit dans ce cas !!! Vous êtes capables de faire la différence entre la dangerosité d’un outil et le mauvais usage que certains en font.

Coach

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