Issue du cerveau, la fatigue est une émotion qui règle la réponse à l’effort pour assurer la protection de l’homéostasie de corps, Tim Noakes, 2012.
Les sciences liées au sport nous expliquent que la fatigue est soit musculaire, soit nerveuse. De là en découle un certain nombre d’éléments très utiles pour l’entraînement : VO2max, taux de lactates, acidose, etc.
Toute la science du sport suit actuellement ce modèle qui a pour origine le prix Nobel A.V. Hill. Ce dernier est largement connu pour son désastreux acide lactique qui est devenu une base intangible, une idée indétrônable malgré les multiples preuves montrant que cela n’existe pas et que parler d’acide lactique revient à parler d’habitants sur la lune : de la science-fiction et non de la physiologie humaine.
On en arrive ainsi, par exemple, à se focaliser sur des indicateurs tels que le taux de lactates alors que l’on sait pertinemment que les variations sont souvent issues de l’état psychologique dans lequel se trouve l’athlète (par exemple la musique pourra faire baisser ces taux pour une même intensité et une même durée d’effort).
Hé bien, Tim Noakes nous montre, au travers la publication que nous présentons ici que ce sacré Hill a également apporter une mythologie irréaliste en termes de fatigue et donc de sa gestion. Un gros pavé dans la mare que ce chercheur-compétiteur a déjà présenté dans son monumental ouvrage ‘Lore of running‘. Cette publication traduite est une revue d’études, synthétisant les connaissances en matière de fatigue et notamment du modèle du gouverneur central. Pas uniquement en termes de physiologie (trop limitée pour expliquer la fatigue), mais en incluant les neurosciences et toutes les technologies modernes. Il nous apprend ainsi qu’au même titre que pour l’acide lactique (qui n’était pas reconnu comme un poison tel que le présente ce chercheur), la fatigue était bien présentée comme il se doit avant que ce prix Nobel fasse des dégâts, mais la notoriété de ce dernier était telle que ses recherches, très orientées par ses croyances, ont fait oublier la réalité des choses durant presque un siècle. Mais maintenant nous savons et il n’est plus normal que les entraîneurs et préparateurs physiques gèrent la fatigue comme on l’a géré jusque-là.
Ainsi, au lieu de voir la fatigue comme une fatigue locale, il sera possible, après la lecture de cet article, de comprendre que la fatigue est avant tout centrale (le SNC ou fatigue nerveuse comme on dit généralement). Mais attention, là aussi les poètes ont fait leurs œuvres. La fatigue nerveuse n’existe pas en tant que telle. Tim Noakes nous apprend ce qu’est la fatigue nerveuse : un mirage ayant pour objectif de protéger l’homéostasie générale. Ainsi, le corps nous adresse des signaux (les indicateurs de fatigue subjectifs car entièrement personnalisé à chaque athlète) afin de nous forcer à stopper l’effort pour que nous ne dépassions pas une certaine limite en termes d’intensité ou de durée de l’effort.
Quelle est donc la différence entre les sportifs amateurs et les sportifs de haut niveau? La différence se situera dans 2 groupes : le niveau physiologique (permettant à l’athlète de ressentir les indications de fatigue plus tard) mais également et surtout dans la sensibilité à ces signaux, à cette fatigue (le sens de l’effort).
Pour la partie physiologique, c’est déjà clairement compréhensible en observant les coureurs de 400m : les meilleurs sont ceux qui produisent le plus de lactates, donc qui ont un niveau physiologique plus important.
Pour la partie psychologique, c’est aussi facilement compréhensible. Les indications du cerveau sont des illusions. Le travail de préparation mentale (ou la faculté naturelle de certains) peut aider à cela et c’est souvent ce que l’on constate lorsqu’un athlète est dans l’impasse et qu’il arrive d’un coup à progresser suite à un changement d’entraîneur, un changement d’objectifs…On appelle cela le déclic.
Pour lire l’article original, il suffit de télécharger le lien suivant : Fatigue anglais.
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Et entre temps, Fuck your Genetic, Train Hard !